Il existe bien des modalités de mise en œuvre de la supervision. Les formations de superviseur se concentrent et forment le futur superviseur vers une pratique des séances centrées sur le client, sur le praticien lui-même, sur les concepts et les théories, sur l’espace clinique, le dispositif de travail, le cadre et aussi la situation thérapeutique.
La supervision réunit un ensemble de processus dynamiques relationnels s’appuyant sur un tiers extérieur neutre, ayant beaucoup élaboré ses propres jugements, ses réactions et représentations, son fond émotionnel ainsi que son histoire personnelle, inter générationnelle et transgénérationnelle, ses propres contre-transferts ainsi que les transferts latéraux sur lui-même.
Cet ensemble de processus dynamiques à l’œuvre dans un dispositif précis, fait appel à l’intersubjectivité, et au travers d’un ensemble de paroles conscientes et toujours mieux ancrées, approche les questions essentielles transféro-contre-transférentielles, ainsi que la question centrale de toute pratique bien menée qui doit être indispensablement soutenue fermement à l’intérieur d’un cadre bien pensé, bien conscient, actif et souple à la fois.
Pour aider le processus de supervision, le supervisé peut retranscrire juste après certaines séances avec certains patients, couples ou famille, les passages qui lui posent difficulté ou qu’il a l’intention de les partager avec son superviseur pourraient l’éclairer sur ce qui s’est dit, sur ce qui s’est dit de par la chaîne associative, etc. La retranscription est un outil essentiel, car elle permet de regarder la pratique réelle et non le discours sur la pratique. En fait, il existe différents dispositifs de supervision, comme celle qui se vit au départ d’un verbatim, et celle qui se vit au départ de ce que rapporte le supervisé de la séance. Les deux dispositifs ont de l’intérêt, et pour autant produisent des effets et du soutien différents.
Quatre principes sont à signaler en préalable aux fondements de la supervision :
Tout d’abord, la nécessité absolue d’une psychothérapie personnelle, pour le supervisé comme pour le superviseur.
Cet aspect est incontournable pour tout praticien de la psychologie. Le praticien doit avoir suffisamment démêlé la complexité de sa psyché. Il doit bien avoir exploré et connaître sa structure de personnalité, son histoire, ses blessures, ses manques, ses angles morts… Surtout il doit bien savoir précisément où il va être très impacté dans le jeu transféro-contre-transférentiel.
Il doit sentir, connaître et savoir toujours mieux comment il est saisi dans ce jeu malgré lui, et surtout la puissance de cette saisie.
Il doit aussi sentir, connaître et savoir comment il interprète la situation clinique, et comment également il sent des pistes qu’il ne prend pas, au profit des pistes qu’il prend systématiquement. Il doit être informé de ses croyances et représentations, par exemple sur des sujets forts comme la violence, tous les thèmes autour de la question LGBTQI++…
Il doit aussi sentir, connaître et savoir de mieux en mieux ses partis pris, ses certitudes et savoirs envahissants. Il doit aussi surveiller ses paroles, inexistantes ou trop fournies, trop rapides, trop ou pas assez intensives…
Ici commence le voyage de la connaissance de soi, bien au-delà de ce que l’on sait déjà de soi…
Richard Jimenez Moreno
L’ensemble de ces questions est déjà l’objet des formations initiales quand elles sont résolument orientées vers la pratique, ou tout du moins que certains des modules des dites formations, les plus importants, le soient.
Ferenczi pose déjà en 1927 que les futurs thérapeutes soient plus analysés que leurs patients. Et aujourd’hui il est possible de dire que les superviseurs ou les futurs superviseurs sont en général plus analysés que leurs supervisés.
Il s’agit au final de détecter les processus inconscients du supervisé, afin que lui-même soit capable de détecter ceux de ses patients, afin de mieux les aider à apprivoiser ces phénomènes de fond, de mieux les comprendre, et les «remettre en mouvement». Dans la culture principale de Richard Jimenez Moréno, la Gestalt-thérapie, on parle de remise en mouvement des gestalts de fond, fixées, aveugles, l’ensemble du processus se réalisant dans l’instant de la rencontre patient-thérapeute orientée vers le «NEXT».
Reste à savoir comment les choses se pensent si le supervisé, le thérapeute donc, est toujours en psychothérapie alors qu’il est déjà le psychothérapeute de ses patients. Ces deux activités en parallèle peuvent éclairer, si les deux travaux sont bien menés, tout un ensemble d’éléments de sa structure de personnalité qui dans ces circonstances sont encore plus accessibles. Il est même possible de trouver des psychothérapeutes en psychothérapie, en supervision, tout en accompagnant un certain nombre de patients.
Un ensemble de traits spéciaux du supervisé en psychothérapie avec son patient sont alors observés et explorés, tels que :
Ainsi un ensemble de spécificités répondant du contre-transfert du thérapeute en exercice, lui est nécessaire à connaître et à travailler en permanence, afin de toujours mieux maîtriser et utiliser au profit de ses patients. Cet ensemble est justement exploré en psychothérapie personnelle et par la suite ou simultanément, remise au travail en supervision.
Le supervisé a donc un besoin important de pouvoir identifier et « maîtriser » ses réactions, ses refoulements, tout ce qui, en lui, ressemble à des systèmes défensifs. C’est dans cette maîtrise qu’il pourra en Gestalt-thérapie, utiliser ses propres éprouvés et expériences oniriques, au service de ses patients.
Supervision en présentiel, à Valence (Drôme) ou à Chazelles-sur-Lavieu (proche Saint-Étienne et Montbrison dans la Loire).
Supervision en ligne en visioconférence par Teams, WhatsApp ou encore Zoom.
La supervision individuelle offre un espace où le praticien, guidé – questionné par un superviseur, explore sa capacité à interroger ses évidences, déconstruire ses certitudes et advenir à une présence authentique. Enracinée dans la phénoménologie clinique, elle ne considère ni le patient, ni le thérapeute, ni le superviseur comme préalablement constitués, mais comme acteur d’émergence dans une rencontre clinique. À travers une analyse existentielle, et en posture gestaltiste, cette démarche déploie les subjectivités pour structurer l’acte thérapeutique et la supervision, permettant au patient comme au thérapeute d’exister pleinement.
La supervision en groupe, ancrée dans une approche gestaltiste et phénoménologique, élargie les cadres classiques en explorant les vécus subjectifs des praticiens face à leurs patients. À travers les cas rapportés, l’accent est mis sur la description des éprouvés et leur déploiement, favorisant une advenue en présence entre thérapeute, superviseur et groupe. Cet espace sécurisé et bienveillant soutient la différentiation, la connaissance de soi et le plaisir de penser ensemble, loin de la solitude.
La supervision pour thérapeutes de couple et famille plonge dans l’immense champ des liens humains, de la fécondation à la mort, exigeant du clinicien et du superviseur une compréhension profonde des réalités sociologiques, philosophiques et existentielles. Ce cadre pédagogique éclaire les postures, les zones d’ombre et les choix d’intervention face à des couples et familles modernes – recomposées, homosexuelles, polyamoureuses, etc Elle invite à interroger nos représentations, et à élargir notre bienveillance – empathie et à accompagner les quêtes de bonheur, souvent fragiles et incertaines.
La supervision renforce votre conscience réflexive, fluidifie votre pensée et vous aide à sortir des impasses cliniques. Elle rend vos savoirs théoriques opérationnels, soutient une posture éthique et favorise un accompagnement altruiste. En vous offrant un espace sécurisant, elle vous permet de grandir professionnellement tout en prenant soin de votre hygiène mentale. Découvrez les impacts concrets pour vous et vos patients.